Pro B: Le Caen TTC réalise un grand pas vers la Pro A

En battant Issy-les-Moulineaux 3-0 mardi 29 janvier 2019, le Caen TTC a frappé un grand coup. Le voilà plus près que jamais, cette saison, d’une montée en Pro A.

On était déjà convaincu que Caen allait monter avant même la réception de son dauphin Issy-les-Moulineaux, mais les Caennais ont mis un peu plus d’eau à notre moulin, mardi 29 janvier 2019. La victoire 3-0 décrochée face aux Franciliens leur permet tout simplement de doubler leur avantage de points en tête du classement, le faisant passer de trois à six unités. Au contraire de ses trois précédentes défaites soldées sur un score de 3-2, Issy-les-Moulineaux est rentré bredouille de Normandie.

Bredouille et fâché, au moins en ce qui concerne Hampus Nordberg. De longues minutes après la rencontre, donc plusieurs heures après sa défaite sur Antoine Hachard, le numéro 1 isséen avait encore l’œil noir. Sur le papier, la défaite n’est pas choquante. Le Français n’est rien moins que le meilleur performeur de Pro B. Ce sont plutôt le contexte et le scénario des débats qui ont rendu Hamous Nordberg furieux après son échec. Le Suédois l’a fait savoir à grands renforts de porte claquée.

Antoine Hachard plus fort que la blessure

Pour faire simple, Antoine Hachard abordait ce premier match de la soirée avec un imposant strap autour de la cuisse. Le Caennais souffrait d’une nouvelle déchirure à l’adducteur contractée un mois plus tôt. « Pendant trois semaines, j’ai coupé. J’ai repris l’entraînement il y a une semaine, mais seulement 30 minutes par jour. » Autant dire que le jeune homme se présentait derrière la table sans beaucoup de repères, mais avec une réelle appréhension.

Antoine Hachard a d’ailleurs peiné pour se défaire d’Hampus Nordberg. « Il a été malmené en permanence, reconnaît Xavier Renouvin. Il ne s’est absolument pas dérobé mentalement. Il était dans le vrai dans ce qu’il faisait. » Mené 1-0 puis 2-1, encore à la peine à la belle, Antoine Hachard a élevé son niveau de jeu dans une fin de match irrespirable. Le public a apprécié, et Caen a finalement marqué le premier point de la rencontre.

Honnêtement, je ne m’attendais pas à gagner. Mon objectif était surtout de ne pas me blesser sur ce match. Je le suis dit qu’il fallait que je fasse peu de fautes, que je ne force pas. Au fur et à mesure, j’ai vu qu’il commençait à stresser. Ce n’est jamais facile de jouer contre un joueur blessé. J’ai bien joué tactiquement, et le public m’a aidé. C’est vraiment top de gagner dans ces conditions ! Je suis super content.

Niagol Stoyanov sans avoir besoin de forcer

Après la haute intensité de cette première affiche très spectaculaire, le public caennais a eu nettement moins l’occasion de s’enthousiasmer pour la confrontation entre Niagol Stoyanov et Léo de Nodrest. L’Italien a fait le boulot sans fioriture mais sérieusement, s’imposant 3-0 dans un match aux échanges souvent très courts. Caen menait 2-0 avant un autre duel prometteur entre Marcos Madrid et Benjamin Brossier.

Ce troisième match a bouclé en beauté une soirée haletante. « Un peu perdu tactiquement » dans la première manche, de son propre aveu, Marcos Madrid a déroulé dans les deux suivantes (11-4, 11-4). Le Mexicain semblait se diriger tout droit vers une victoire autoritaire alors qu’il menait 4-1 dans le quatrième set. Le Français a alors pris un temps-mort et inversé radicalement le cours du match. Benjamin Brossier a mis dix points de suite pour s’imposer 11-4. « Je me suis un peu précipité, j’ai commis quelques fautes, alors que lui a été bon. »
Marcos Madrid en champion des belles

Une fois de plus cette saison, Marcos Madrid a eu droit à la belle. Le momentum était pour Brossier, mais le Caennais a conservé toute sa concentration et sa détermination. Il a aussi retrouvé son niveau pour s’imposer 11-9 au bout du suspense.

La victoire la plus importante a été celle d’Antoine. Maintenant, il faut qu’on continue d’aborder chaque match de la même façon. Il n’y aura pas d’équipe contre laquelle on pourra se dire « c’est bon, ça va le faire ». On doit garder cette dynamique.

Le relâchement est certes interdit, parce que la saison comporte encore huit journées, mais Caen a pris une réelle option avec cette dixième victoire en dix journées. Le système de comptabilité des points laisse d’ailleurs apparaître un classement étonnant. Le deuxième, qui est désormais Argentan, a déjà concédé cinq défaites. Caen enchaînera le 12 février à Miramas, septième avec… cinq défaites et cinq victoires.