Pro A : Caen TTC, la bûche avant l’heure

On ne va pas remettre en cause les talents de l’architecte, pas affirmé que la Halle Saint-Jean-Eudes a été mal construite. Non. En revanche, on commence à avoir de sacrés doutes sur le fait qu’elle soit maudite. Invaincu à l’extérieur (4 victoires), le Caen TTC n’a toujours pas gagné le moindre match dans cet antre inauguré en septembre.
Face à une formation de Pontoise privée de ses deux meilleurs éléments (Lebesson et Flore, blessés), les Caennais semblaient en mesure de vaincre le signe indien. D’offrir à leur public un premier cadeau au pied du sapin. À l’arrivée, ils ont dégusté sévère. Quatrième défaite à Saint-Jean-Eudes, la première 3-0, la bûche est sacrément amère.

Le calice jusqu’à la lie

Premier à s’installer à table en l’absence de Stéphane Ouaiche, considéré comme cas contact et absent, Niagol Stoyanov a soufflé le show et l’effroi face à Quentin Robinot. Impérial dans le premier et le quatrième sets, l’Italien a flanché à chaque fois que la pression s’est accentuée (deux sets perdus à 9, un à 10).
Derrière, le public caennais a fait la connaissance d’une pépite dénommée Alexis Lebrun (18 ans). Dans le prolongement d’un championnat de France qu’il a éclaboussé de son talent (or en double, bronze en simple), le gamin a humilié Wang Yang, 30e mondial, en exerçant une pression constante. Retenez bien son nom.
Dos au mur, le Caen TTC a bu le calice jusqu’à la lie en voyant Antoine Hachard chuter à la belle face à Adrien Mattenet. Le Caennais a pourtant eu quatre balles de set dans les 3e et 4e manches. Quand rien ne va…

Xavier Renouvin : « Si on baisse la tête dès qu’on prend un coup… »

Xavier Renouvin (entraîneur du Caen TTC) : « On perd et on ne marque aucun point pour la première fois de la saison. Il ne faut pas être un grand prodige pour dire que c’est une mauvaise opération.
La première rencontre nous a faits excessivement de mal parce que Niagol a mené dans plusieurs sets. On avait l’impression qu’il avait le jeu pour battre son adversaire mais il a commis quelques erreurs. Je l’ai trouvé un peu tendu dans les moments importants.
Derrière, Lebrun a logiquement battu Wang Yang. J’espère que le public caennais à apprécier parce qu’il a vu un champion et un futur grand champion. Alexis Lebrun n’a peur de rien, il a une confiance extraordinaire et un talent immense. Quand Wang Yang prend 5, 6 et 8, il n’y a rien à dire. C’est peut-être triste à dire mais je ne suis qu’à moitié surpris. Lebrun était à 2 sets partout contre Simon Gauzy en demi-finale du championnat de France, le week-end dernier à Cesson-Sévigné.

Pour Antoine, c’est une déception. Il a eu une mauvaise gestion des moments importants, où il a eu tendance à s’affoler.
On était dans les clous pour le podium avant ce match, on l’est un peu moins. Ce sera à nous de rebondir en janvier. Si on baisse la tête dès qu’on prend un grand coup, on reste à la maison et on attend le Père Noël. »

CAEN – PONTOISE : 0-3.
PONTOISE : Q. Robinot (n°28) bat Stoyanov (n°30) 7-11, 11-9, 12-10, 5-11, 11-9 ; A. Lebrun (n°61) bat Wang Yang (n°4) 11-5, 11-6, 11-8 ; Mattenet (n°39) bat Hachard (n°27) 4-11, 12-10, 13-11, 11-5.yango